Hana Thierry, les hirondelles et autres noms d'oiseaux de Touria Arab-Leblondel

Synopsis : "Je m'appelle Hana, Hana Thierry.
Dit comme ça, on ne sait pas trop d'où je viens. Hana, ça fait prénom du monde, universel, un truc sans origine et facile à prononcer. [...] Thierry, c'est bien français, pas besoin de m'expliquer. Au collège, on m'appelle même Hana Babtou. Mon nom est bien blanc, mais moi je suis brune, j'ai le cheveu frisé, crépu même. Le teint basané. Une Arabe, quoi. Ni mon prénom ni mon nom ne le gommeront."
Née d'un couple franco-marocain, Hana, qui a grandi dans une banlieue plutôt favorisée, au sein d'une famille de classe moyenne, éduquée, laïque, se retrouve au collège dans la ville d'à côté, au coeur du quartier des Hirondelles. Un collège de REP+, dans lequel elle découvre la misère, les drames de l'exil, les élèves indisciplinés, la prégnance de la religion, mais où, surtout, elle découvre des amis formidables, des histoires de vie incroyables, une énergie communicative, des profs engagés et passionnants. Où, en définitive, elle ouvre les yeux sur le monde.
Et dans cet entre-deux où Hana navigue, entre le Maroc et la France, entre son nom et son apparence, entre la culture de sa famille et celle de son collège, entre ce que les gens projettent sur elle et ce qu'elle est au fond, Hana découvre l'espace exact pour devenir une jeune fille épanouie.

Papier (192 pages) et numérique - Paru en février 2022 chez Milan

Mon avis :

J'étais assez curieuse de découvrir ce livre jeunesse et si j'ai beaucoup aimé Hana et les différentes problématiques qui ont été abordées, j'ai trouvé que le tout était un peu trop survolé justement parce qu'il y a un peu trop de choses. Je pense qu'il y avait matière à faire plusieurs livres courts comme celui-ci afin d'aborder les différents thèmes et de les creuser davantage. J'ai trouvé très bien le fait que l'autrice essaye d'apporter des éléments de réponses aux lecteurs et qu'elle ne guide pas du tout leurs pensées, les sujets sont nombreux et on va alors voir évoluer Hana au contact des autres. Quand elle part vers le collège public alors que tous ses amis partent dans le privé, elle a peur de se retrouver seule. Elle a un regard très ouvert sur les autres et va donc faire de nombreuses rencontres. Certaines positives, d'autres clairement moins mais chacune d'entre elles va apporter de l'eau à son moulin. 

J'ai aimé cette vision qu'elle a sur le monde du fait de ses rencontres mais aussi de son éducation, ses parents essayent de lui donner les clés pour qu'elle comprenne ce qui l'entoure et elle a un esprit assez ouvert et critique qui va s'affuter au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue. Elle est ouverte aux autres et aux nouvelles expériences, elle a une vision d'une enfant qui n'est pas du genre à baisser les bras, qui veut comprendre et qui essaye de tirer le meilleur de chaque moment. Les différents thèmes abordés sont nombreux et si l'autrice laisse libre chacun de se faire sa propre opinion, elle apporte des éléments de réflexion aux lecteurs ce qui permet derrière de chercher à comprendre certains faits. Le final est vraiment mignon et on quitte notre héroïne avec le sentiment qu'elle ira loin mais surtout de la manière dont elle le veut et voit le monde. Une chouette lecture avec des bémols tout de même.

En bref, si j'ai beaucoup aimé les personnages, à commencer par Hana, j'ai regretté que les nombreux sujets abordés ne soient pas davantage creusés. Chacun d'entre eux est amené par l'autrice dans le quotidien d'Hana et j'ai adoré son questionnement et sa manière de s'ouvrir aux autres. Les événements s'enchainent très rapidement, souvent trop mais on vit à 100 à l'heure avec Hana chacun d'entre eux. L'autrice n'a pas de parti pris mais au contraire essaye de faire réfléchir son héroïne et ses lecteurs. Un bon moment qui aurait mérité davantage !

Note : 12/20

A lire si vous aimez : les personnages qui écoutent leurs cœurs et se font leur propre opinion.

Passez votre chemin si vous n'aimez pas : quand de nombreux sujets importants sont abordés mais ne sont pas creusés.

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