lundi 16 janvier 2023

Une chose à cacher de Elizabeth George

Synopsis : Teo Bontempi, membre d’une brigade luttant contre les violences faites aux femmes, succombe à l’hôpital après avoir été retrouvée inconsciente dans son appartement londonien.
Thomas Lynley et ses adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata, découvrent bientôt lors de leur enquête que la policière, d’origine nigériane, avait été excisée dans son enfance. Teo s’intéressait d’ailleurs à une clinique qu’elle soupçonnait de mutilations génitales médicalisées, une pratique qui suscitait l’hostilité des exciseuses locales. Mais peut-être faut-il plutôt chercher les raisons de la mort de Teo dans sa vie privée ?
Tandis que la canicule échauffe les esprits, Lynley, Havers et Nkata devront s’aventurer sur un terrain miné par les tensions interraciales, et surmonter leurs propres préjugés pour découvrir la vérité.
En témoin privilégiée de son temps, la plus british des romancières américaines revient en force avec cette « affaire de femmes » qui brise le silence sur un sujet aussi tabou que complexe.

Papier (680 pages) et numérique - Paru en octobre 2022 chez Presses de la cité

Mon avis :

J'étais assez curieuse et impatiente de retrouver la plume de l'autrice sauf que quand j'ai ouvert ce roman une première fois, je me suis rendue compte qu'il s'agissait d'un tome 21 dans une saga où chacun doit être indépendant mais où on connait les personnages depuis le début. Je l'avais donc mis de côté et je me suis finalement plongée dedans pour de bon, j'ai aimé globalement les sujets qui sont abordés même si parfois j'ai un peu grincé des dents et si j'ai trouvé ça très long, l'autrice nous livre tout un tas de pièces de son puzzle que l'on va remettre dans le bon ordre ensuite. On va donc suivre plusieurs personnages pour avoir une vue d'ensemble de l'histoire et je dois dire que j'ai aimé me laisser étonner par certains, on ne sait pas vraiment vers quoi on se dirige avant d'être dessus et les thèmes sont vraiment violents mais traitent d'une réalité de tous les jours pour certaines petites filles / adolescentes / femmes. On est forcément d'autant plus touchés quand on en est une nous-même et je dois dire que je suis restée scotchée en découvrant certaines choses dont au final on parle très peu puisque ça se passe loin de nous en théorie. Sauf que dans la pratique, et ce livre l'illustre parfaitement, ça se déroule aussi chez nous et forcément, on ne peut qu'ensuite faire des recherches sur le sujet pour en savoir plus (d'ailleurs, pour en savoir plus). 

L'alternance de point de vue nous permet donc de nous plonger dans les horreurs de l'excision ou MGF (mutilations génitales féminines) qui sont interdites dans le monde entier mais que certains continuent de pratiquer, parfois sur de jeunes enfants. On va donc avoir aussi bien le point de vue d'une famille, celui des flics, celui des professionnels de santé et on suit avec attention ce qui se passe chez chacun d'entre eux. Les événements s'enchainent mais ça n'empêche pas que le récit en lui-même est très long, je me suis embêtée une bonne partie de l'histoire, n'arrivant pas vraiment à m'attacher aux uns et aux autres. Au contraire, ils sont plus nombreux ceux que j'ai détesté que ceux que j'ai apprécié, ce qui a rendu encore plus long cette histoire. Le sujet principal est pourtant hyper important mais je ne sais pas si ça vient de la traduction ou des mots de l'autrice au départ, certains passages sont un peu tendancieux, les mots utilisés n'étant pas forcément les bons. Je suis pourtant allée au bout de ma lecture, trouvant important de découvrir les tenants et les aboutissants et j'ai apprécié la façon dont la conclusion est amenée et les réponses qu'elle nous apporte. Quelques soient les conditions, la MGF doit être combattue et supprimée dans le monde entier.

En bref, si le sujet dont l'autrice nous fait part est d'une importance capitale et qu'elle m'a poussé à me renseigner plus en avant sur la pratique des MGF (mutilations génitales féminines), j'ai trouvé le tout très long et je n'ai pas réussi à apprécier la majorité des personnages. Certains sont détestables, d'une part par leurs actions et d'autre part avec leurs justifications et on va suivre cette enquête avec beaucoup d'attention. Le final nous apporte les réponses que l'on pouvait en attendre et j'ai poussé davantage mes interrogations en regardant les pratiques dans le monde entier. Un sujet important qui n'est pas forcément traité de la meilleure des manières malgré les explications de l'autrice.

Note : 14/20

A lire si vous aimez : les sujets de société qui nous touchent de loin en théorie... mais qui en pratique se déroulent partout dans le monde.

Passez votre chemin si vous n'aimez pas : les violences faites aux femmes et aux enfants.

Pour en savoir plus et lire d'autres avis :

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1 commentaire :

  1. Je réagis bien après votre mot mais je vous ai trouvée en cherchant toutes les critiques concernant ce livre et je ne peux qu'abonder dans votre sens. Ce qui ne m'a pas simplifié la tâche (!) c'est que je l'ai acheté en version poche, en septembre. Le sujet m'intéressait pour la simple raison que je l'ai enseigné à des lycéen(nes) il y a une trentaine d'années. Ils et elles étaient très intéressés par cette matière appartenant à la géographie sociale (apparentée à l'ethnologie) mais j'ai eu ma part d'ennuis avec une direction voire des collègues, qui ne percevaient pas la gravité de ces pratiques, et étaient partagés entre les rires (sic!) et le dégoût. Ce qui m'a effaré dans le livre d'Elizabeth George est la contemporanéité de ce qu'elle décrit, y compris l'infibulation. J'ignorais qu'elle était pratiquée autant parmi la population nigériane. Mes sources à l'époque , ce y compris une infirmière de MSF, citaient surtout la Guinée, la Mauritanie et la Corne de l'Afrique, voire l'Egypte. Ce qui m'inquiète, c'est que nombre de lectrices (et je l'espère de lecteurs) risquent...d'abandonner avant la fin car quelles longueurs. Je ne mettrais même pas en cause le style de l'auteure ni la traduction, sans coquilles ni fautes, mais l'impression que l'intrigue traîne. On veut savoir la suite et cela n'avance pas : quand ce ne sont pas les descriptions de la vie nigériane , ce sont les émois amoureux de Linley et Barbara , de quoi s'y perdre parfois. Je pense que ce livre aurait été plus percutant avec... 300 pages de moins. Mais c'est un livre nécessaire, sur un sujet trop rare !

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