L’action se déroule à Florence, au XVIe siècle. Le vieux peintre maniériste Pontormo a été assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l’homme à tout faire du Duc de Florence, accessoirement considéré comme l’inventeur de l’histoire de l’art et le premier à avoir employé le mot de « Renaissance », est chargé de l’enquête.
La situation à Florence en 1557 exige doigté, discrétion, loyauté, sensibilité artistique et compréhension politique. L’Europe est une poudrière. L’Italie est le terrain où s’affrontent la France et l’Espagne, les deux grandes puissances. Le Duc de Florence, Cosimo de Médicis, doit faire face aux convoitises de la reine de France, sa cousine Catherine de Médicis, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi qui écume les environs avec l’armée du Duc de Guise. La ville pullule de savonarolistes nostalgiques d’un ordre moral qui condamne les nudités de Michel-Ange et de ses disciples maniéristes. Le pape lui-même est un inquisiteur de la pire espèce, celui qui a instauré la mise à l’index des livres jugés immoraux ou dangereux.
Perspective(s) est un roman épistolaire. Ce parti-pris du roman par lettres répond à une triple motivation : la volonté de donner davantage de profondeur aux personnages d’une part (creuser leurs motivations, et, selon un mot qui symbolise toute la révolution esthétique de la Renaissance, leurs perspectives), le goût de la mécanique de précision horlogère d’autre part, enfin le défi formel que constitue le croisement de deux genres a priori peu compatibles, et dont il existe peu d’exemples.
Papier (304 pages), numérique et audio (445 min) - Paru en aout 2023 et octobre 2023 chez Grasset et Audiolib
J'approche de la fin pour le prix Audiolib 2024, il ne me reste que 2 livres à chroniquer mais ils sont tous écoutés ! Et je dois dire que n'étant pas une grande fan de roman épistolaire, j'ai eu tendance à laisser ceux qui me tentaient le moins pour la fin. Sauf que belle surprise avec celui-ci, si tout ne m'a pas forcément convaincue, j'ai bien plus aimé que ce que j'attendais et j'ai apprécié même cet échange de lettres entre différents artistes ainsi que des hommes et femmes de l'époque. Je suis allée à Florence l'année dernière et c'est clairement une ville chargée d'histoire, ça a donc été un plaisir d'y retourner au XVIe siècle. On va donc démarrer avec la mort de Jacopo Pontormo, un célèbre peintre qui était en train d'exécuter une fresque d'envergure. On découvre petit à petit cet homme et sa mort au travers de l'échange de lettres entre plusieurs habitants de la ville et certains qui en sont extérieurs. On retrouve énormément de grands noms de l’époque, un certain Michel-Ange, des Médicis, la reine de France et j'en passe. J'ai aimé l'ambiance si spéciale, mener l'enquête avec certains, découvrir les chausses-trappes ainsi que les différents complots qui ont lieu et en apprendre plus sur le rôle des uns et des autres.
Je ne me suis pas ennuyée avec eux, alors que je doutais en commençant cette écoute d'arriver à la fin, j'ai finalement été subjuguée par l'époque, les peintures, les trahisons et autres mensonges auxquels on a droit. Ils essayent tous de sauver la face sauf que l'on n'apprend qu'à la toute fin ce qui est réellement arrivé au Pontormo. J'ai aimé essayer de déduire des différents échanges ce qui a pu se passer sans y arriver, j'ai apprécié de me faire avoir par les uns et les autres, j'ai aussi aimé la manière dont les personnages nous sont décrits ainsi que l'alternance des voix qui nous livrent chaque lettre avec beaucoup d'emphase et de précision. Je crois que le côté épistolaire est passé comme une lettre à la poste grâce au côté audio et j'ai d'autant plus apprécié mon écoute que les comédiens choisis ont parfaitement transmis les tons de chaque missive. Je ne me suis pas du tout doutée de la conclusion de l'affaire principale ni même des petites intrigues secondaires, j'ai aimé me faire avoir par les uns et les autres et j'ai trouvé le dénouement vraiment chouette. Une lecture que je commençais sans entrain et qui s'est clairement révélée surprenante !
En bref, je n'aime pas le genre épistolaire et j'y allais donc un peu à reculons mais j'ai au final totalement adhéré au récit grâce aux voix des narrateurs et leur manière de "mettre en scène" ces échanges de courrier. J'ai aimé les uns et les autres, la façon dont ils mènent l'enquête, toutes les intrigues secondaires et les mystères qu'elles dévoilent et puis évidemment le côté art et la visite de Florence. Une lecture qui m'a très agréablement surprise et que je ne peux que conseiller pour le suspense, les protagonistes et leur manière de gérer les événements !!
Note : 16/20
A lire si vous aimez : les personnages historiques plongés dans les galères et les trahisons.
Passez votre chemin si vous n'aimez pas : quand il y a énormément de personnages qui parlent.
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