A(ni)mal de Cécile Alix

Synopsis : Je suis un homme.
" Tu ne dis pas d'où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu oublies ton pays, compris ? Tu m'oublies. Et tous les autres que tu connais, que tu as connus, tous, tu les oublies aussi. Et qui tu es, tu l'oublies. À partir de maintenant, tu n'es personne, tu n'es de nulle part. À toi de redevenir quelqu'un, c'est possible. C'est possible, tu m'entends ? À ton âge, tout est possible. "

Avoir 15 ans dans un pays en guerre, être forcé de devenir un homme, se retrouver projeté sur les chemins de la clandestinité, effleurer les limites de l'humanité, apprendre à survivre, s'effacer, oublier...

Puis
Vivre – à nouveau
Ressentir – encore
Faire confiance – petit à petit
Garder espoir – toujours

Papier (260 pages) et numérique - Paru en février 2022 chez Slalom

Mon avis : 

Pfiouuuuuuu, on ressort de cette lecture totalement secoués et on ne peut qu'y penser encore des jours après l'avoir terminé. On va donc rencontrer Miran alors que sa mère lui rase la tête et le pousse à partir, direction la France. Ce voyage que beaucoup entreprennent dans l'espoir d'un monde meilleur ou du moins loin des combats et de la guerre permanente. Il a vu mourir quasiment toute sa famille et le chemin qu'il va prendre n'est pas sans catastrophe aussi. Les morts sont nombreux et il faut avoir le cœur bien accroché parce que les mots de l'autrice nous font vivre chaque instant avec Miran. Les belles rencontres, les horreurs qu'il va vivre, ses questions, la façon dont il ne perd jamais de vue ses objectifs, j'ai été scotchée par cette histoire de la première à la dernière page, je n'ai pas pu le poser avant d'avoir les réponses à mes questions et je n'ai pu que penser que pour une personne qui s'en sort, combien y laissent la vie. Miran va donc faire des rencontres qui vont changer sa perception des choses, certaines vont lui apporter beaucoup alors que d'autres vont en parti le détruire. Il a un objectif, Paris et ne le perd jamais de vue, j'ai admiré ce jeune homme et ce qu'il va donner pour y arriver.

Les pages se tournent très rapidement, j'ai ressenti énormément de choses avec Miran, je n'ai pas pu le poser avant d'avoir les réponses à mes questions, j'ai aimé certaines rencontres, la façon dont il va s'ouvrir petit à petit aux personnes qui lui tendent la main. Sa peur de l'autre est bien présente et on ne peut que la comprendre au travers de ses pensées, comme à chaque fois quand je lis ce genre d'histoire je me dis que j'ai eu un avantage, c'est de naitre dans ce pays, dans une famille qui n'était pas forcément aisée mais qui m'a permis de m'épanouir et de trouver un travail qui me plaise. On ne peut que souhaiter que partout dans le monde, les gens puissent vivre de manière décente et surtout, sans craindre en permanence pour leur vie à cause de leur religion, de leurs pensées ou de leurs idéaux. Et c'est ce que nous apporte ce roman, une réflexion plus vaste que le voyage de Miran et tout ce qu'il implique. En tout temps, si chacun pouvait vivre sans se soucier des autres, tout le monde serait plus libre... Mais c'est une douce utopie et on va le découvrir d'autant plus avec les derniers mots de cette aventure. Je suis restée scotchée et j'ai refermé ce roman avec le cœur lourd mais aussi une dose d'espoir...

En bref, ce roman ne laissera personne indifférent, au contraire il vous met une claque, vous force à réfléchir et on ne peut que souhaiter le meilleur pour Miran, notre jeune héros qui quitte son pays et la seule famille qui lui reste pour espérer survivre. Les événements s'enchainent tout comme les rencontres et on va voir une lueur d’espoir poindre en permanence dans les yeux de Miran. On vit chaque instant avec lui et j'ai trouvé que le tout était diablement bien décrit, que ça nous faisait forcément réfléchir d'autant plus que le final nous interpelle de bien des manières. Un roman à lire de toute urgence !!

Note : 18/20

A lire si vous aimez : prendre conscience de ce qui se passe tous les jours dans la vie de certains.

Passez votre chemin si vous n'aimez pas : la violence, la mort, l'exode...

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