Synopsis : C’est dans le ghetto juif du Caire que naît, contre toute attente, d’une jeune mère flamboyante et d’un père aveugle, Zohar l’insoumis. Et voici que sa sœur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d’enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant. Cette saga aux couleurs du soleil millénaire dit tout de l’Égypte : grandeur et décadence du roi Farouk, dernier pharaon, despote à l’apparence de prince charmant, adoré de son peuple et paralysé de névroses. Arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser en 1952 et expulsion des Juifs. Islamisation de l’Égypte sous la poussée des Frères musulmans, première éruption d’un volcan qui n’en finit pas de rugir… C’est la chute du monde ancien, qui enveloppait magies et sortilèges sous les habits d’Hollywood. La naissance d’un monde moderne, pris entre dieux et diables.
Mon avis :
C'est après avoir lu l'avis de Lelf sur ce roman que j'ai été tentée de me pencher dessus. Il sort de ce que j'ai l'habitude de lire mais j'aime bien ce genre de voyage qui change totalement. Et je n'ai pas été déçue de mon choix, l'ambiance de ce livre est vraiment très bien faite et nous entraine dans la vie des personnages dès les premières pages. Zohar n'a pas un début de vie facile mais le nourrisson va s'en sortir finalement grâce au lait d'une femme d'une autre religion. Il est juif, en Égypte, né entre les deux guerres. Je redoutais un peu le côté religieux et politique mais les mots de l'auteur font que c'est très bien passé avec moi et que j'étais curieuse, tout au long de cette histoire, de voir de quelle manière les choses allaient évoluer pour les personnages et ce que l'auteur nous réservait. Les pages se tournent très facilement malgré le petit pavé, on est facilement pris par l'intrigue entre passé et présent et même si parfois j'ai été un peu perdue entre les époques, j'ai trouvé que c'était bien fait même si j'aurais aimé plus de présent et moins de passé. Mais le passé nous permet de comprendre ce qui a conduit Zohar, notre personnage principal où il est....
Zohar vit dans les rues du Caire. Le jeune garçon n'est pas entré dans la vie d'une manière flamboyante mais il entend être plus qu'une étoile filante. Au fil des rencontres, de la vie, on le voit évoluer, et on voit changer le monde autour de lui. La plume de l'auteur nous transporte dans cette histoire et nous fait ressentir très facilement les doutes, les peurs, les attentes et les joies de cette famille si spéciale (mais qui ne l'est finalement pas plus que les autres). J'ai pris beaucoup de plaisir à les voir évoluer ensemble ou séparément, Zohar nous réserve quelques surprises, j'ai adoré son caractère à la fois soumis mais libre, on se prend vite d'affection pour lui et on espère qu'il réussira à s'en sortir sans y laisser trop de plumes. Les autres personnages sont eux aussi sympathiques, on ne voit pas au départ les différences entre juifs et musulmans, mais petit à petit avec la pression de la guerre, des allemands, on voit se créer des dissensions à cause des origines et des croyances. Mais Zohar continue son petit bonhomme de chemin, est heureux ou malheureux, vit les choses à 100 à l'heure mais il sait aussi se poser pour peser le pour et le contre. J'ai adoré ces personnages et surtout leur évolution et leur façon de penser, de gérer les évènements autour d'eux et d'avancer dans la vie malgré l'adversité. Se jouer des conventions pour atteindre ses objectifs, lier des amitiés avec des personnes que l'on vous force à détester, et faire fi de tout ce qui se dit pour se faire sa propre opinion.
L'intrigue n'est pas en reste même si le gros point fort de ce roman est vraiment ses personnages. On ne sait pas trop où on va mais on y va parfois de manière indolente, parfois de manière violente. On suit avec plaisir les pérégrinations de ceux que l'on voit grandir et vieillir devant nos yeux, on ressent pleinement leurs sentiments et on se demande où tout ceci va nous mener. Les pages se tournent très facilement, la plume de l'auteur aura réussi à m'entrainer dans les petites rues du Caire, au contact du plus simple des passants jusqu'à celui du roi Farouk. Les côtés religieux et politiques sont bien traités et sans trop de fioriture, on s'imagine sans peine les questionnements de l'époque, la pression de la guerre, la montée du radicalisme et celle des extrêmes. J'ai trouvé que les faits étaient bien posés, moi qui ne suis pas fan de ce genre de choses et que l'on comprenait facilement les tenants et les aboutissants. Le final nous réserve quelques surprises et nous permet de comprendre où l'auteur souhaitait nous amener avec son histoire. Si parfois j'ai trouvé quelques petites choses de parti pris, j'ai passé un excellent moment à découvrir cette histoire grâce à une plume simple, sans fioriture et qui nous permet de nous plonger dans cette intrigue.
En bref, ce roman nous transporte dans un monde très proche du notre, qui a vu naitre et mourir des idéaux, des gens, des civilisations... On a l'impression de vivre les évènements avec Zohar, on ressent pleinement ses questions et les réponses qu'il peut trouver. On aime la plume de l'auteur qui nous inclut dans cette aventure d'une belle manière et qui nous balade de la première à la dernière page. Un roman à découvrir pour son rythme qui varie au gré des évènements qui le ponctue et qui nous fait aimer les personnages que l'on y voit vivre, tout simplement.
Note : 17/20
A lire si vous aimez :
- les lectures qui font réfléchir, qui sont miroir de choses qui se sont déjà déroulées mais qui reviennent dans l'actualité
Passez votre chemin si vous n'aimez pas :
- les histoires parfois un peu floues, la religion et la politique
Pour en savoir plus et lire d'autres avis :
Un roman qui m'a l'air bien intéressant après avoir lu ton avis, je le garde noter dans un coin :)
RépondreSupprimerCe roman pourrait beaucoup me plaire :)
RépondreSupprimerUn roman qui pourrait me plaire, je note ! Merci pour la découverte.
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